Motion des enseignants du lycée Gaspard MONGE de Savigny sur Orge

 Les personnels du lycée Gaspard MONGE de Savigny sur Orge réunis en heure d'information syndicale jeudi 17 novembre 2016 avec FO, ont pris connaissance du projet de réforme de l’évaluation des enseignants.

 

Nous tenons à exprimer nos vives inquiétudes quant à ce que ce projet tente de mettre en place. Nous nous interrogeons sur la disparition des grilles indiciaires, des notes et échelons, qui sont autant de garanties nationales qui assurent actuellement la progression de notre carrière.

 

Notre notation chiffrée serait remplacée par des items, dans une grille d’évaluation par compétences. Ces cases simplement cochées feraient disparaître toute possibilité de barème objectif, et donc d’équité dans le déroulement de notre carrière.

 

La plupart de ces items seraient situés très loin du cœur de notre métier, l’enseignement disciplinaire dans nos classes. Nous serions évalués notamment sur notre « coopération avec les partenaires de l’école » et « avec les parents », ainsi que sur notre « engagement » dans la mise en œuvre des réformes. La notice de préparation à l’entretien d’évaluation comporterait une « auto-appréciation » à l’image des techniques de management stressant et culpabilisant, en vigueur dans le privé, et occasionnant une surcharge de travail.

 

La grille d'évaluation serait établie conjointement par un inspecteur et le chef d’établissement qui seuls décideraient, selon des critères subjectifs, des 30 % des collègues les plus « méritants» pouvant bénéficier d’une promotion éventuelle, à 4 reprises dans leur carrière.

 

Le chef d’établissement verrait ses pouvoirs accrus, il pourrait à sa guise convoquer tous les personnels à des entretiens réguliers, et choisir d’imposer à certains des formations-formatage – aux plus rétifs, par exemple.

 

En conclusion, ce projet d’évaluation détruirait les garanties collectives contenues dans notre statut. Il crée les conditions d’un arbitraire local, l’individualisation des carrières, la concurrence entre les personnels au nom du « mérite », une ambiance délétère par le "diviser pour régner", et il imposerait une nouvelle aggravation de notre charge de travail.

 

Ce projet ne constitue pas une revalorisation : il ne compense ni le blocage du point d’indice de 2010 à 2016, ni la hausse programmée des cotisations retraite et il instaure un grade fonctionnel auquel nous n’accéderons pas pour l’immense majorité d’entre nous.

 

Nous demandons le retrait d’un tel projet.

 

Motion votée à l'unanimité en assemblée !